Christian Teillac, vice-président du Conseil départemental de la Dordogne en charge de l’éducation, présente le livre blanc des collèges pour la période 2023-2027.
En tant que Vice-Président à l’Education, vous avez présenté le Livre Blanc des collèges 2023-2027. Quelles sont les ambitions de ce nouveau plan collège ?
Ce livre blanc des collèges peut être vu comme un reportage photographique qui établit les priorités pour l’ensemble des collèges du département jusqu’en 2027. Il est issu d’un travail conjoint entre les établissements eux-mêmes, le Service du Patrimoine du Département, l’Agence Technique Départementale (ATD) et les élus. Il faut savoir qu’il y a 38 collèges publics dans le département et qu’ils ont été construits et réaménagés à des périodes différentes. Avec l’évolution des pratiques pédagogiques, les salles de classe ne sont plus totalement adaptées, et ne répondent pas toujours aux nouvelles exigences. Nous avons donc décidé de faire le tour de tous les établissements pour repenser les aménagements. Cela a permis d’appréhender les problématiques de rénovation et d’identifier les vœux des établissements.
Sur le fond, nous allons systématiser le recours à des matériaux et revêtements robustes, durables et faciles d’entretien, non seulement pour accroître la qualité du cadre de vie des élèves et des personnels mais aussi et surtout dans une volonté de répondre à une exigence de développement durable.
Nous tendons à développer de plus en plus l’autoproduction d’énergie. C’est ainsi que les principaux travaux de rénovation que le Département va mettre en œuvre visent à améliorer la performance énergétique des bâtiments, par l’isolation thermique mais aussi par la prise en compte de l’aspect bioclimatique du bâtiment, par le remplacement des équipements énergivores et enfin par la mise en place de sources d’énergies renouvelables comme les panneaux photovoltaïques ou la récupération de l’eau de pluie pour le nettoyage ou l’entretien des espaces verts.
En parallèle, nous portons un projet ambitieux de service public numérique éducatif départemental qui a pour objectif d’offrir à tous les collégiens les mêmes chances de réussite quelle que soit leur localisation géographique.
Enfin, nous souhaitons faire évoluer les infrastructures dédiées aux pratiques sportives. Le Département investit pour la création de nouveaux équipements sportifs mais également pour l’entretien des équipements existants. Dans le cadre du soutien au sport scolaire, nous nous sommes engagés à accompagner le fonctionnement des sections sportives scolaires, qui permettent aux collégiens le désirant, de s’inscrire dans l’approfondissement et le perfectionnement d’une pratique sportive fédérale. Il existe 23 sections sportives dans 18 collèges en Dordogne, que nous soutenons financièrement.
Que répondez-vous à ceux qui ne partagent pas le choix de la majorité départementale d’aller vers le 100% bio dans les cantines des collèges ?
La majorité départementale s’est fortement engagée depuis plusieurs années en faveur de l’introduction de produits bio et locaux dans les cantines. Nous sommes précurseurs sur le sujet au niveau national. A ceux qui ne le comprennent pas, je ne peux que dire de regarder la loi EGAlim qui impose aujourd’hui au moins 50% de produits durables avec un minimum de 20% de produits bio ou en conversion. Notre modèle de production et notre modèle de consommation doivent changer. Et cela passera forcément par les assiettes de nos enfants. Tout comme la lutte contre le gaspillage alimentaire. Ils sont les adultes de demain.
Nous avons fait un choix politique clair : des produits de qualité, locaux et sains. Nous soutenons ainsi l’agriculture et les exploitants agricoles et nous protégeons la santé des citoyens, et notamment celle des personnes les plus exposées au danger des pesticides : les agriculteurs. Avec l’accompagnement de professionnels et d’acteurs engagés, nous prouvons tous les jours que cela est réalisable. Le modèle s’exporte : nous pouvons en être fiers.
Vous avez lancé, depuis la rentrée, une action visant à lutter contre la précarité menstruelle. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ? Quels sont les premiers retours et les prochaines étapes de cette action ?
La précarité menstruelle constitue un enjeu important de santé publique et de solidarité. En effet, en milieu scolaire, l’absentéisme au motif de la précarité menstruelle touche plus de 130 000 jeunes filles par an en France. J’avais donc à cœur de lancer un programme qui réponde à cette problématique dans notre Département.
Cette action a été construite avec des collégiens. En 2021-2022, un groupe de travail a été initié, en collaboration avec les services de l’Inspection Académique de la Dordogne et en lien avec les différentes parties prenantes concernées : infirmières scolaires, principaux, gestionnaires, élèves des collèges de Neuvic-sur-l’Isle et de Beaumontois-en-Périgord. Le collège de Neuvic-sur-l’Isle a d’ailleurs été le premier établissement à être équipé de distributeurs de protections hygiéniques bio et recyclables gratuites. En parallèle, plusieurs fournisseurs ont été approchés pour trouver une offre répondant au plus près des besoins des jeunes filles et c’est l’entreprise « Marguerite et Compagnie » qui a été retenue.
Aujourd’hui, dans 8 établissements-pilotes de Dordogne, les élèves et les référents du projet ont déterminé l’emplacement le plus adapté pour le distributeur et des actions de sensibilisation sur cette thématique ont été engagées avec les élèves, les infirmières scolaires et les professeurs référents du projet. Un livret d’accompagnement édité par l’entreprise « Marguerite et Compagnie » a également été distribué au sein de ces collèges, pour tous les élèves. Un bilan sera fait en mai et en fonction, le dispositif devrait être déployé sur l’ensemble des collèges en septembre prochain.